Entre le gouvernement et les régions dirigées par le PS, le ton monte aussi vite que les taux de la fiscalité régionale. A l'heure où le Premier ministre annonce son intention de poursuivre la baisse de l'impôt sur le revenu, l'explosion des impôts régionaux (+ 20 % en moyenne cette année) suscite une vive polémique entre l'exécutif et les socialistes, qui dirigent 20 des 22 régions depuis la vague rose de mars 2004. Une flambée fiscale que les présidents de région justifient par le «désengagement de l'Etat» et les charges induites par la décentralisation Raffarin.
«Le gouvernement joue aux pompiers pyromanes !», s'énerve Alain Rousset, président de l'Association des régions de France, qui organisait hier une conférence de presse pour «répondre aux attaques de la droite». Le président de la région Aquitaine cite en exemple la fin des aides de l'Etat à la modernisation des entreprises (5 millions d'euros par an), désormais prises en charge par le budget régional. «L'Etat a disparu, et nous pensons que c'est le rôle des régions de s'y substituer», dit Rousset. Il demande au Premier ministre d'«accepter un audit contradictoire» et d'en faire le «juge de paix» de cette querelle fiscale.
Car le gouvernement, de son côté, fait une lecture inverse de la hausse massive de la fiscalité régionale. Il refuse tout audit sur son désengagement supposé. «L'Etat n'a pas davantage vocation à compenser les dérives des dépenses de fonctionnement qu'à financer les promesses de campagne des exécut