Un bonus-malus sur les cotisations patronales d'assurance chômage : c'est une des suggestions que fait Elisabeth Guigou, dans une étude sur la sécurité des parcours professionnels (1) rendue publique hier par l'ancienne ministre socialiste des Affaires sociales. «Il n'est pas normal, estime-t-elle, de demander les mêmes cotisations aux entreprises qui privilégient les contrats durables qu'à celles qui recourent massivement aux contrats précaires ou qui licencient.»
Incitation. Un système de ce genre existe par exemple pour les accidents du travail, afin d'inciter les entreprises à développer la prévention. Mais, en matière de risque chômage, sa mise en oeuvre pourrait s'avérer plus délicate. Ainsi la «contribution Delalande», imposée depuis 1992 aux entreprises qui licencient les salariés de plus 55 ans, a eu jusqu'à son assouplissement en 2003 un effet pervers redoutable, en dissuadant les employeurs d'embaucher des quinquagénaires. «Il ne faudrait pas qu'un malus imposé au textile, secteur qui licencie, vienne financer un bonus accordé à EDF, relève Elisabeth Guigou. Mais, cela ne doit pas interdire d'imaginer un système négocié par les partenaires sociaux qui incite à la stabilité et à la qualité de l'emploi.»
L'ex-ministre de Lionel Jospin réfléchit également à la problématique du «contrat intermédiaire» évoqué par l'actuel ministre de l'Emploi, Jean-Louis Borloo. La question, selon elle, a été mal posée, «les libéraux s'étant empressés de ne retenir que la flexibilité et