Bayrou, pur et dur. Balladur un peu mou. L'ancien Premier ministre ne s'est guère montré à son avantage, hier, alors que les députés achevaient, après trois jours de débat, l'examen du projet de loi qui modifie la Constitution française en vue de la ratification du traité constitutionnel européen. Le projet de loi devrait être adopté, sans difficulté, mardi malgré l'opposition des communistes et une bonne poignée d'abstentions socialistes. Comme la plupart de ses collègues de l'UMP, Edouard Balladur le votera. Quitte à faire sa mauvaise tête. Hier, il n'a pas jugé utile d'être humilié dans l'hémicycle comme il l'avait été lors du rejet de son amendement par la commission des lois.
Domaine réservé. Balladur a donc une nouvelle fois rendu les armes face à son vieil ennemi de quarante ans. Il n'a pas obtenu que Jacques Chirac (et les présidents qui suivront) soit dessaisi d'une partie de son domaine réservé (la politique européenne) au profit du Parlement. Et il s'est plié de très mauvaise grâce à la discipline de l'UMP. Non sans faire valoir que son amendement qui prévoyait d'obliger le gouvernement à soumettre au Parlement tout document européen dès lors que le président de l'Assemblée, celui du Sénat ou d'une des commissions permanentes, ou 60 parlementaires le demandaient «ne modifiait en rien les équilibres de nos institutions». Tout en baissant rapidement pavillon, le président de la commission étrangère se rassurait en lançant à ses collègues : «C'est un grand tort d'avoi