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Libération

En Tunisie, Raffarin ami-ami avec Ben Ali

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Discrétion sur les droits de l'homme régulièrement bafoués.
publié le 1er février 2005 à 0h17

Tunis envoyée spéciale

Ben Ali, c'est son ami. En visite officielle de deux jours en Tunisie, Jean-Pierre Raffarin s'est posé en fervent admirateur du président tunisien, réélu en octobre avec 94,5 % des voix. Venu pour promouvoir les relations commerciales entre les deux pays ­ la France est le premier partenaire économique de la Tunisie ­, le Premier ministre s'est bien gardé d'aborder les sujets qui pourraient fâcher, comme les droits de l'homme, et s'est appliqué à dire tout le bien qu'il pense de Ben Ali.

Allusion. Pourtant, une petite maladresse a failli gâcher cette lune de miel. Dimanche, devant des représentants de la communauté française, Jean-Pierre Raffarin a «encouragé la Tunisie à progresser sur la voie de la modernisation politique et démocratique». Une allusion plus que discrète au caractère policier du régime tunisien, mais qui a mis en rogne ses hôtes. Hier matin, le chef du gouvernement français s'est efforcé de faire oublier son insolence lors d'un tête-à-tête d'une heure avec Ben Ali. A l'issue de cet entretien, il n'avait que des louanges à la bouche. «Le président Chirac et le président Ben Ali ont la même vision du monde», s'est-il esbaudi. «On a des raisons de s'aimer, de se comprendre. J'aime la Tunisie et les Tunisiens», a-t-il résumé plus tard devant des étudiants qui l'ont remercié en chantant «joyeux anniversaire» à son épouse Anne-Marie. Pris par son enthousiasme, Raffarin est allé jusqu'à expliquer que la France devrait prendre modèle sur la Tun