Ankara, envoyé spécial.
«Le club des cinq», comme on les surnomme à l'Ambassade de France, a débarqué hier à Ankara, pour une visite intensive et médiatisée de 72 heures, avec la ferme intention d'«entendre et comprendre» cette Turquie qui frappe à la porte de l'UE. La température locale n'a certes pas facilité les choses, mais le président de l'Assemblée, Jean-Louis Debré, accompagné des quatre présidents de groupe, Bernard Accoyer (UMP), Jean-Marc Ayrault (PS), Alain Bocquet (PCF) et Hervé Morin (UDF), non plus.
«Sans tabou». La délégation parlementaire est venue pour «poser des questions», aborder «sans tabou» les sujets qui fâchent. La place de l'islam dans la société turque, le respect des minorités (arménienne et kurde), le droit d'association, la réforme du code pénal, etc. «Nous sommes loin du langage du Quai d'Orsay», commentait un diplomate.
Dès leur arrivée sur le sol ottoman, les cinq parlementaires ont mis les pieds dans le meze. Jean-Louis Debré en tête. Lors d'une entrevue, à huis clos, avec le Premier ministre, Tayyep Erdogan, promoteur d'un islam modéré, le président de l'Assemblée nationale n'a pas hésité à rendre gloire au petit père de la nation turque, Kemal Atatürk, instaurateur d'un Etat laïc. Selon un participant au rendez-vous, «Erdogan a été bluffé». C'est lui-même qui a provoqué cette rencontre.
En juillet, le Premier ministre turc avait dîné à l'hôtel de Lassay et suggéré une réciprocité. Debré a repris l'invitation au bond et inventé cette formule in