Poitiers, envoyé spécial.
Paris-Poitiers, c'est une heure et demie en TGV. A peine le temps pour Ségolène Royal de troquer sa casquette de députée pour celle de présidente de la région Poitou-Charentes. De toute façon, l'ex-ministre de Jospin revendique volontiers le mélange des genres. A Paris, elle est devenue l'un des piliers de l'Association des régions de France (ARF), qui est en guerre ouverte contre le gouvernement. A Poitiers, elle a fait du conseil régional une tribune nationale d'où elle dénonce chaque jour «le désengagement de l'Etat» et «le délitement du lien social». Comme si les faibles moyens du Poitou-Charentes (485 millions d'euros de budget) lui permettaient de s'ériger en contre-pouvoir face au gouvernement. La tentation de faire de la politique nationale est d'autant plus forte que Ségolène Royal s'est installée, il y a dix mois, dans l'ancien fief de Raffarin (1988-2002). Et elle se réjouit de voir que «pour la première fois, la région a une visibilité pour les gens».
Symbole. Alors, quand la présidente Ségolène Royal relève l'impôt (+14,5 % cette année), c'est forcément la faute du gouvernement. Le budget qu'elle s'apprête à faire voter aujourd'hui par sa majorité PS-Verts-PCF a donc d'abord valeur de symbole. Comme Delanoë à Paris, la députée des Deux-Sèvres a tranché dans le vif en réduisant drastiquement le «train de vie» de la région. Elle a déjà vendu les Maisons du Poitou-Charentes à Paris et Bruxelles, supprimé «les contrats avec des agences de com