Papeete correspondance
Depuis plusieurs semaines fleurissent aux îles du Vent (Tahiti et Moorea) des drapeaux polynésiens, français, indépendantistes, autonomistes et même américains : sur les balcons, les poteaux électriques, dans les jardins, aux bords des plages. Sur les routes, des dizaines de 4x4 arborent aussi ces étendards. Certains vont même jusqu'à organiser des tours de l'île tous les week-ends pour attirer les indécis. Pour l'instant, ces cortèges bigarrés défilent et se croisent sans s'affronter. Exception faite de quelques doigts tendus.
Démarrée timidement, la campagne électorale bat désormais son plein.
Ce retour, partiel, aux urnes vient solder neuf mois de crise. A une semaine de l'élection du 13 février aux îles du Vent, trois des sept formations en compétition se détachent: le parti de Gaston Flosse, le Tahoeraa Huiraatira (associé à l'UMP); l'Union pour la démocratie d'Oscar Temaru (UPLD, proche du PS); et l'Alliance pour une démocratie nouvelle de Nicole Bouteau et Philip Schyle (soutenue par l'UDF).
Le vainqueur bénéficiera de la prime majoritaire de 33 %, soit 13 sièges des 37 en jeu. Il devra dès lors former enfin une majorité durable à l'Assemblée polynésienne et en finir avec les remous déclenchés par la victoire surprise de l'UPLD en mai. En octobre, Gaston Flosse avait renversé Temaru en faisant voter une motion de censure après le basculement d'un élu. Plus de 30 000 personnes étaient alors descendues dans la rue pour réclamer la dissolution de l'Ass