Ankara, Istanbul, envoyé spécial.
Sarkozy en tête de Turc. En quittant samedi soir Istanbul, Jean-Louis Debré avait le sentiment du devoir accompli. D'une part, parce qu'il estime avoir «rendu service à la France» en contribuant à lever des incompréhensions entre la France et la Turquie. Et d'autre part ,parce qu'il a rendu service à Jacques Chirac en marginalisant Nicolas Sarkozy, opposé à l'adhésion d'Ankara à l'Union européenne. Le président de la République et celui de l'Assemblée nationale se sont d'ailleurs entretenus au téléphone sur le sujet dimanche matin.
C'est la veille, au dernier jour de son voyage, que Jean-Louis Debré a cherché à faire un sort à Sarkozy. Le président de l'UMP avait ironisé sur la demande d'Ankara de rejoindre l'Union européenne : «Si la Turquie était en Europe, ça se saurait !» En compagnie des quatre présidents de groupe parlementaire, celui de l'Assemblée était reçu dans les locaux du très francophile et huppé lycée de Galatasaray, un quartier d'Istanbul. Dans un décor de pensionnat anglais, un dirigeant de l'université liée au lycée, Seyfettin Gürsel, ose dans un français parfait : «Nous avons été profondément déçus par certains arguments développés en France [par les opposants à l'adhésion de la Turquie, ndlr]. Des arguments très faibles, parfois faux, ont été échangés. Parfois on a fait des amalgames injustifiés [...] Nous nous sommes sentis un peu lâchés par la France.» Debré fait alors mine de se fâcher contre son interlocuteur pour mieux