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Libération

Deux Polynésie défilent à Papeete

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Samedi, la marche des indépendantistes et le cortège de voitures «flossiste» se sont évités.
publié le 7 février 2005 à 0h24

Papeete, correspondance.

Jamais, de mémoire polynésienne, une élection n'avait à ce point déchiré l'archipel. Drapeau bleu et blanc de l'indépendance contre drapeau orange de l'autonomie sans rupture, Tahiti a vécu samedi deux manifestations politiques simultanées. D'un côté, la «marche pacifique» des partisans de Temaru, vers Papeete. De l'autre, un tour de l'île en voitures organisé par les partisans de Gaston Flosse, vieil ami de Jacques Chirac. Les deux camps défilaient pour les suffrages des 112 000 électeurs de Tahiti et Moorea qui sont appelés lors de l'élection partielle du 13 février à élire 37 représentants sur les 57 que compte l'Assemblée de Polynésie. On pouvait craindre des incidents. Mais les cortèges ne se sont pas croisés. Les forces de l'ordre ont pu souffler.

Alternance. «Taui roa», le vrai changement. C'est avec ce cri de ralliement que près de 20 000 militants et sympathisants de l'Union pour la démocratie (UPLD) ont marché sur Papeete. C'est la plus grosse manifestation depuis celle du 16 octobre, organisée pour la dissolution de l'assemblée locale, où près de 30 000 personnes avaient battu le pavé. Des drapeaux indépendantistes, des jeunes et des vieux, tous bardés d'autocollants, de casquettes et de «tricots» aux couleurs de l'UPLD. Tous réunis sous la bannière de l'alternance politique tant espérée. «Fiu», fatigués, de voir Flosse au pouvoir. Exemple avec cet homme, édenté mais souriant, symbole des classes populaires acquises pour l'essentiel à Temaru