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Libération
Critique

Génération facho

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Livre. Quand Madelin, Devedjian, Longuet militaient à Occident, groupe d'extrême droite.
publié le 8 février 2005 à 0h26

Les blousons de cuir et les impers mastic ont été remplacés par les costumes de bonne coupe. Les batailles rangées à coups de barre de fer ou de manche de pioche contre les «bolchos» ont fait place au travail parlementaire et à ses guerres d'amendements dans le cadre d'une démocratie qu'autrefois ces jeunes gens vilipendaient. Leurs noms restent inscrits dans l'actualité politique. Ils s'appellent Alain Madelin, Patrick Devedjian, Gérard Longuet, Alain Robert et toute une cohorte d'autres députés ou sénateurs UMP, et forment l'ossature d'une droite libérale, bercée par le thatchérisme et le reaganisme.

Sur leur passé militant, ils préfèrent ne pas s'étendre, affichant une discrétion de bon aloi, se retranchant derrière des erreurs de jeunesse. Avant de se poser en «quadras» rénovateurs de la droite parlementaire et libérale, tous ont appartenu au mouvement d'extrême droite Occident, né en 1964. Des petits nervis activistes, adeptes des actions commandos musclées plus que des longs débats théoriques, qui, au fil des années, ont troqué la panoplie du parfait petit faf pour décrocher des brevets de respectabilité. Toute une évolution, une génération que Frédéric Charpier, journaliste et auteur d'une Histoire de l'extrême gauche trotskiste : de 1929 à nos jours, ausculte et dont il retrace le parcours.

Le portrait d'une génération de babyboomers dont les vieilles bardes de l'extrême droite vichyste et collaborationniste guide les premiers pas, avec notamment pour mentor l'ex-franc