L'opération découplage fait «pschiitt». Jacques Chirac ne parvient pas à distinguer, aux yeux de l'opinion, l'enjeu du référendum sur la Constitution européenne, programmé «avant l'été», de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE) envisagée à l'horizon d'une dizaine d'années.
A force de multiplier les précautions, le chef de l'Etat a même sans doute contribué à lier plus étroitement les deux sujets dans l'esprit de l'électorat, notamment en introduisant dans le projet de loi de révision constitutionnelle adopté la semaine dernière à l'Assemblée nationale, le principe de l'automaticité d'un référendum pour tout élargissement futur de l'UE.
Effritement. Résultat, selon notre Observatoire de l'opinion Louis-Harris pour Libération-Yahoo-iTélé (1), la subtile tactique élyséenne accouche d'un double résultat : d'une part, la chute de la cote de popularité de Jacques Chirac, qui recule de 6 points à 48 % d'opinions positives, et, d'autre part, une baisse du oui qui demeure largement en tête, avec 61 % d'intentions de vote, mais perd 7 points par rapport à une précédente enquête d'octobre 2004.
Cet effritement du camp des partisans du traité repose d'abord sur le refus de l'adhésion de la Turquie à l'UE : 48 % des personnes interrogées justifient ainsi leur non au référendum, une proportion qui atteint 73 % chez les sympathisants UMP, dont la turcophobie a été attisée par Nicolas Sarkozy. Ce non d'inspiration souverainiste se nourrit aussi de la volonté de préserver «l'indé