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Libération

Matignon: la «sourdingue attitude»

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Les fonctionnaires ont répondu aux propos du Premier :ministre.
publié le 8 février 2005 à 0h25

En son temps, Raymond Barre avait dénoncé les «nantis». Alain Juppé, lui, parlait de la «mauvaise graisse». Et Claude Allègre du «mammouth»... Hier matin, sur France Inter, Jean-Pierre Raffarin a ajouté un nouvel item à la liste des douceurs que les hommes politiques envoient à intervalles réguliers aux fonctionnaires en général et aux enseignants en particulier. «Ils ont une "négative" attitude. Ils n'ont pas de"positive" proposition», a-t-il dit des syndicats de professeurs hostiles à la réforme de l'Education nationale. La Positive Attitude chantée par Lorie inspire le chef du gouvernement : il y avait déjà fait référence lors de son passage chez Michel Drucker il y a quinze jours. Mais les intéressés, eux, n'ont pas l'air d'avoir les mêmes goûts en matière de chanson. «Croyant peut-être faire un bon mot, il a simplement manifesté du mépris», a déclaré la FSU.

Intervenant au surlendemain de la manifestation contre la refonte des 35 heures, le Premier ministre venait d'expliquer qu'il entendait rester «à l'écoute» des organisations syndicales. Mais, à propos des enseignants, il s'est montré moins attentif que sarcastique. Le problème est que ce genre de blagues, s'il plaît à l'électorat de droite, revient souvent à la figure de ceux qui les lancent. En 1996, le dérapage sur la «mauvaise graisse» a nourri l'impopularité d'Alain Juppé. Claude Allègre, on s'en souvient, a fini écrasé par le mammouth. Jean-Pierre Raffarin, lui, pourrait bien traîner son astuce comme un boulet p