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Libération

Raffarin dramatise les enjeux

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Il promet une «secousse terrible» en cas de vote négatif au référendum.
publié le 8 février 2005 à 0h25

Dramatiser le référendum pour empêcher d'en faire le défouloir du mécontentement social, telle est la stratégie de Jean-Pierre Raffarin face à la montée du non à la Constitution européenne dans les sondages. Hier, au micro de France Inter, le Premier ministre a décliné ce qui devrait être sa ligne de conduite pour la campagne : durcir les termes de l'alternative et promettre «une secousse terrible» en cas d'échec du oui. «Le premier pays qui dira non prendra une responsabilité historique» et ce sera «quelque chose de très grave».

Un discours qui n'a rien d'improvisé. Et dont la concomitance avec les grandes manifestations contre la refonte des 35 heures n'est pas un hasard. Pour Raffarin, la progression du non résulte autant d'une inquiétude sociale que de la question turque. Avec le danger de voir cette grogne sociale se métaboliser en rejet de la Constitution, comme l'a montré jeudi l'appel du conseil confédéral national de la CGT à voter non.

L'objectif du chef du gouvernement est donc de déconnecter les deux sujets. Hier, pour montrer qu'il ne saurait s'agir d'un vote de circonstance, il a multiplié les références à l'histoire et n'a pas hésité à annoncer que la victoire du non serait «une remise en cause d'un processus qui a commencé au lendemain de la guerre avec le "plus jamais ça"». «Il faut faire apparaître que c'est un vote historique», explique son entourage. De même, le Premier ministre a listé les avancées sociales du projet : reconnaissance des syndicats, du droi