Fort de l'appui de Jacques Chirac, Hervé Gaymard est convaincu d'avoir des marges de manoeuvre conséquentes. Et il compte bien les utiliser. Pour réduire le nombre de fonctionnaires et baisser les impôts. Le ministre de l'Economie a donné hier sa première conférence de presse depuis qu'il est à Bercy. Et il est aussitôt apparu conforté par Jean-Pierre Raffarin. Lundi après-midi, le Premier ministre avait, en effet, envoyé à tous les ministres la «lettre de cadrage budgétaire» pour préparer la loi de finances 2006. Une missive sévère, qui insiste sur le but de serrer les dépenses. La norme de progression est fixée à seulement 1,5 %, un chiffre présenté comme l'objectif d'inflation pour l'an prochain. Or, ces dernières années, la hausse des prix n'a jamais été inférieure à 1,8 %.
Fonctionnaires. Surtout, Matignon entend passer la vitesse supérieure en matière de suppression de postes de fonctionnaire. La lettre de Raffarin fixe un objectif de gain de productivité de 2 % et précise qu'il «devrait se traduire par un niveau de recrutement de l'Etat compris entre 55 000 et 60 000 agents». En 2006, près de 73 000 fonctionnaires devraient partir à la retraite. Le gouvernement programme donc de 13 000 à 18 000 départs non remplacés, soit deux fois plus qu'en 2005 (7 500 suppressions). Raffarin précise d'ailleurs à ses ministres : «Ce qui suppose que vous procédiez à une réelle maîtrise de vos recrutements par rapport à ceux envisagés pour 2005.»
Premières tranches. Avec un tel gage de