La direction de la CGT qui fait son «autocritique», ce n'est pas courant. Que le secrétaire général reprenne publiquement le terme à son compte encore moins. C'est pourtant ce qui est arrivé hier soir au siège de la confédération, à Montreuil (Seine-Saint-Denis). La commission exécutive (CE, direction de cinquante membres, élue par le congrès) a quasiment fait amende honorable vis-à-vis du parlement de la centrale, le Comité confédéral national, (CCN). Objet du litige: la résolution sur l'Europe, adoptée par le CCN le 4 février, appelant au «rejet du traité constitutionnel» européen, contre l'avis de la CE et de Bernard Thibault.
En sortant, le secrétaire général avait critiqué les «graves manquements internes à la démocratie», observés lors du CCN. Quatre jours plus tard, la direction de la CGT fait donc marche arrière. La résolution du 4 février est devenue le «bien commun de toute la CGT», proclame désormais la commission exécutive... Les erreurs, a expliqué Maïté Lassalle dans son rapport devant la CE, doivent être recherchées «dans la façon dont nous avons impulsé les débats préparatoires au CCN». Et d'avancer le terme connoté années de plomb staliniennes d'«autocritique». Bernard Thibault assume: «En tant que secrétaire général, a-t-il expliqué devant la presse, je regrette de ne pas m'être assez investi dans le débat.» Il déplore aussi la faiblesse de la direction forgée au dernier congrès, en 2003.
Aurait-il songé à démissionner ? Il ne dément pas : «Les dirigeants qui