Menu
Libération

Les mutations inachevées de la CGT

Article réservé aux abonnés
Quatre dossiers provoquent de vives tensions au sein de la Centrale.
publié le 9 février 2005 à 0h26

A 48 ans, Bernard Thibault doit faire face à sa première vraie crise. Née sur la question du référendum sur la Constitution européenne, elle devrait se prolonger sur celle de la démocratie interne. Et relancer la controverse sur au moins quatre questions clés.

L'Europe

Dès son élection, en 1999, au 46e congrès à Strasbourg, Bernard Thibault avait dû batailler contre les militants d'extrême gauche qui contestaient l'adhésion de la CGT à la Confédération européenne des syndicats (CES). Depuis, le syndicalisme européen jouait un double rôle pour la direction de la CGT. Pédagogique d'abord à l'égard des militants : les mobilisations européennes, comme celle de Nice en décembre 2000, ont été l'occasion pour nombre de cégétistes de découvrir d'autres pratiques syndicales, et donc de relativiser le rapport aux partis politiques. De son côté, la direction avait gagné dans la CES une place éminente, lui permettant de rivaliser avec la CFDT au sein du syndicalisme européen. Un de ses membres, Joël Decaillon, représente l'ensemble du syndicalisme français à la CES. Et la CGT participe aux travaux préparatoires d'une nouvelle internationale syndicale. L'attitude du Comité confédéral national (CCN) peut ruiner cet acquis.

La réforme des structures

Depuis le congrès de Montpellier en mars 2003, Bernard Thibault butte sur des résistances : trop peu de syndiqués, regroupés dans des bastions professionnels. Il a demandé à ses troupes de se tourner vers les «déserts syndicaux», les PME, et les ca