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Libération

Sarkozy lâche les siens contre l'escapade turque de Debré

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Chirac soutient publiquement l'initiative du président de l'Assemblée.
publié le 9 février 2005 à 0h27

«C'était violent, témoigne un député. Peut-être comme jamais depuis 2002...» La réunion, à huis clos, du bureau du groupe UMP à l'Assemblée nationale a été l'occasion, hier matin, d'un nouvel épisode de la guerre entre le grand calife Chirac et son vizir Sarkozy. Le président de l'UMP a-t-il voulu montrer au président de la République qu'il était fort comme un turc en s'en prenant à son principal lieutenant, Jean-Louis Debré ? Le président de l'Assemblée avoue en tout cas volontiers n'avoir «rien vu venir» et avoir «été cueilli à froid» par l'attaque.

«Je n'ai pas changé.» C'est le président du groupe, Bernard Accoyer, qui a déclenché ­ involontairement ? ­ les hostilités. Le député de Haute-Savoie était en fin de semaine dernière du voyage d'Ankara à Istanbul. Lui, comme Debré, a «évolué» sur la question de l'adhésion de l'ancienne terre des sultans à l'Union européenne. Au moment de quitter Paris, il était ­ comme Sarkozy ­ partisan d'un strict «partenariat» avec la Turquie. En rentrant samedi, il n'excluait plus l'adhésion. Sans doute embêté de s'être démarqué de la ligne du parti, Accoyer a tenté de rectifier le tir face à ses compagnons. Assis à ses côtés, salle Colbert, Debré «commence à s'énerver» en entendant Accoyer répéter : «Je n'ai pas changé.» Les amis de Nicolas Sarkozy s'engouffrent dans la brèche. Françoise de Panafieu (Paris), Christian Estrosi (Alpes-Maritimes), Jacques Remiller (Isère), Pierre Méhaignerie (Ille-et-Vilaine) et Hervé de Charette (Maine-et-Loi