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Libération

La fondation de Monod dans le viseur

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publié le 10 février 2005 à 0h28

Ils en ont parlé. Et, fatalement, ça s'est mal passé. Après son élection à la tête de l'UMP, Nicolas Sarkozy est allé voir Jérôme Monod, courant décembre, pour discuter de la subvention annuelle de 800 000 euros versée par le parti à la Fondation pour l'innovation politique. «J'ai mis de l'argent dans cette fondation, maintenant je suis actionnaire. J'ai un droit de regard», a déclaré Sarkozy sous l'oeil médusé de Monod. «Vous êtes donateur, ça ne vous donne aucun droit», lui a-t-il répondu. Le conseiller politique de Jacques Chirac veut absolument couper les ponts entre le think tank qu'il a créé et le parti ­ qu'il a également créé, mais qui est depuis tombé entre les mains de son ennemi intime. D'où le coup de sang de Sarkozy qui, après avoir songé à confier la présidence de la fondation à Alain Juppé, laisse désormais entendre qu'il pourrait couper les vivres, ou tout du moins les réduire fortement. «Nous n'avons pas d'engagement fixe et pluriannuel, souligne le juppéiste Eric Woerth, trésorier de l'UMP. Le parti devait aider à enclencher le mouvement, mais il n'a pas vocation à financer la fondation sur la durée.» Aucune décision n'a encore été prise. Mais certains députés UMP font remarquer que le président de la fondation, l'ancien ministre Francis Mer, «passe son temps à cracher sur les politiques, alors que son machin fonctionne avec l'argent du parti». Bref, si Sarkozy se décide finalement à trancher dans le vif, il n'y aura pas grand-monde à l'UMP pour pleurer sur