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Libération

Comment Chirac a orchestré la volte-face sur le bac

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publié le 12 février 2005 à 0h32

«Papy Chirac» a tranché : pas question de prendre le risque de braquer la jeunesse. Aguerri par l'expérience de 1986 et les manifestations monstres contre le projet Devaquet, le chef de l'Etat avait déjà ordonné, il y a un an, le retrait de la réforme de l'université proposée par Luc Ferry. Jeudi, c'est sur son instruction que Jean-Pierre Raffarin et son ministre de l'Education, François Fillon, ont décidé de repousser à plus tard l'instauration d'une dose de contrôle continu dans le baccalauréat.

C'est mercredi en fin de matinée que la ligne a été fixée. Au cours du Conseil des ministres, le chef de l'Etat avait appelé les ministres à soutenir le projet. Une déclaration destinée à amuser la galerie, puisque, juste avant, Jacques Chirac avait réuni autour de lui Raffarin et Fillon pour leur dire que, à aucun prix, il ne fallait braquer les lycéens. Et qu'il ne fallait pas hésiter à sacrifier le contrôle continu. Le lendemain, jeudi, constatant le succès des manifestations, le Premier ministre a parlé plusieurs fois à son ministre de l'Education au téléphone. Ensemble, ils décident de lâcher du lest sur le bac. Le soir, sur France 3, Fillon se montre clair : «Je ne ferai pas une réforme du bac tant que nous n'aurons pas levé les craintes qui sont exprimées.»

«On ne va pas embraser le pays pour une mesure qui n'était pas l'élément phare de la loi. On ne fait pas le bonheur des gens malgré eux», résume-t-on à Matignon. Sur ce dossier comme sur les autres, le Premier ministre a ch