La volte-face aurait-elle été trop vive ? En passant du jour au lendemain d'un discours de soupçon sur les lycéens «manipulés» à un discours d'apaisement sur le mode «tout est ouvert à la discussion», le moins que l'on puisse dire est que François Fillon a brouillé les cartes. Objet du pataquès, cette phrase prononcée par le ministre de l'Education nationale, jeudi, sur France 3 : «Je ne ferai pas une réforme du bac tant que nous n'aurons pas levé les craintes qui sont exprimées.» Quelques heures avant, 100 000 lycéens étaient dans la rue ; la cause semble entendue : Fillon s'apprête à enterrer son projet de réforme. L'annonce de l'annulation de la prochaine réunion, prévue lundi prochain, du groupe de travail constitué le 17 janvier avec les organisations représentatives, est venue compléter, vendredi, ce repli ministériel.
Le hic, c'est qu'à reculer trop vite face à la rue, Fillon s'expose à une surenchère de revendications. Céder sur le bac passe encore, mais pas du moins pas encore sur la loi qui entre en discussion mardi à l'Assemblée. Pour sauver la face, l'Education nationale a donc tenu à faire savoir, vendredi, que le ministre «ne renonce pas à la réforme du bac». Le projet de loi devrait donc être présenté en l'état, avec son article 16 qui s'en tient aux principes généraux : «En vue de la délivrance des diplômes, il peut être tenu compte des résultats du contrôle continu, des résultats des contrôles en cours de formation, des résultats d'examens terminaux et de