Dur à avaler, loin d'être digéré, mais enfin avoué. Il aura fallu quatre jours à François Fillon, pourtant omniprésent dans les médias, pour reconnaître enfin explicitement sa reculade sur le bac. A l'approche de l'examen de son projet de loi d'orientation sur l'école, à partir de demain à l'Assemblée, le ministre de l'Education nationale a annoncé, sur Europe 1, que sa réforme sera «modifiée par un amendement gouvernemental».
Celui-ci supprimera la mention inscrite dans le rapport annexé à son texte de la limitation de l'examen du bac à six épreuves terminales, les autres matières devant faire l'objet d'un contrôle continu. «Ce qui m'a incité à reculer sur le bac, c'est qu'il y a beaucoup d'incompréhension dans le pays», a expliqué Fillon en souhaitant que les discussions sur le bac avec «l'ensemble des organisations [...] repartent à zéro» sur la base du «cahier des charges [...] le plus souple possible». Histoire de ne pas perdre totalement la face, le ministre s'est voulu ferme, en revanche, sur le maintien du reste de sa réforme. Au point, alors qu'il se voulait rassurant, de lâcher une sorte de mise en garde : «Sur le bac, et seulement sur cette question-là, nous ne passerons pas en force.»
Ces explications ont soldé un week-end au cours duquel Fillon, critiqué par une frange de la majorité la semaine dernière, a été chouchouté par ses supérieurs. Samedi, il a reçu les soutiens simultanés de Jean-Pierre Raffarin et de Nicolas Sarkozy. Le trio s'est retrouvé lors d'un