Haro sur la politique arabe de la France. Samedi, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) organisait son dîner annuel, événement politico-mondain, au cours duquel son président, Roger Cukierman, a coutume d'interpeller le gouvernement. Le nombre des actes antisémites ayant diminué fin 2004, après avoir flambé auparavant, et un espoir d'accalmie semblant se dessiner au Proche-Orient avec l'élection de Mahmoud Abbas, on pouvait espérer un discours apaisé. Il n'en a rien été. Face à Jean-Pierre Raffarin et aux seize ministres présents et en l'absence remarquée de Nicolas Sarkozy annoncé avec Cécilia puis excusé , Cukierman a enfilé le costume qu'il affectionne : celui de défenseur d'une communauté menacée.
Affaire Dieudonné. Les années précédentes, il avait concentré ses attaques sur la responsabilité des jeunes issus de l'immigration et de la gauche altermondialiste dans la hausse des actes antisémites. Samedi, il a accusé la justice de «mal apprécier la gravité du phénomène». En cause, les jugements, trop cléments, rendus dans des affaires concernant des écoliers juifs maltraités par des camarades de classe, à propos de l'humoriste Dieudonné poursuivi pour «injures raciales» et relaxé en appel ou encore de la maison Flammarion. Cet éditeur, coupable, selon le Crif, d'avoir publié en 2002 un ouvrage «tendancieux» sur la Palestine, récidive avec Pogrom, d'Eric Bénier-Bürckel, roman jugé «inqualifiable» par l'écrivain Olivier Rolin dans une tribun