Papeete correspondance
«Si M. Flosse était un tant soit peu démocrate, il devrait démissionner.» Le visage fermé, Oscar Temaru regarde à la télévision le rapport de force dans la nouvelle Assemblée de Polynésie : 27 sièges pour son parti, l'Union pour la démocratie (UPLD), 27 aussi pour le Tahoeraa Huiraatira de l'UMP Gaston Flosse, et trois pour l'Alliance pour une démocratie nouvelle (ADN) de Nicole Bouteau et Philip Schyle. Malgré une avance de 6 000 voix pour Temaru, la Polynésie se retrouve dans une nouvelle situation de blocage politique. Elle détient un nouvel hémicycle, mais sans majorité. Près d'un an de crispations sociales et institutionnelles pour rien.
Aux côtés de Temaru, à la mairie de Faaa, son fief, la délégation socialiste, menée par René Dosière, député de l'Aisne, tente de consoler le leader indépendantiste : «Dès mardi, le président du groupe socialiste [Jean-Marc Ayrault] interrogera la ministre de l'Outre-Mer [Brigitte Girardin] pour lui demander si elle va continuer ses manoeuvres ou si elle compte respecter la voix du peuple polynésien.» Rien n'y fait. Temaru serre les dents : «Flosse ne démissionnera pas.» Il le connaît bien : ça fait presque trente ans que les deux hommes s'affrontent. Il sait que le «Vieux Lion» ne lâchera le pouvoir que contraint.
Mauvaise foi. L'ami de Jacques Chirac avait pourtant déclaré, à la veille du scrutin, qu'il quitterait ses fonctions en cas de défaite. Dimanche soir, machine arrière : «Les autonomistes ont gagné. Nous so