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Libération

Le centenaire modeste de la loi de 1905

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Colloques à l'Institut de France pour le texte sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
publié le 15 février 2005 à 0h34

En matière de laïcité, Raffarin adopte une «modeste attitude». Seul et silencieux, installé au centre de l'amphithéâtre de l'Institut de France, à Paris, le Premier ministre s'est contenté d'écouter hier une série de discours académiques retraçant les grandes dates de la séparation de l'Eglise et de l'Etat à l'occasion du lancement des commémorations de la loi de 1905. Il a ainsi pu apprendre qu'en 1794, l'abbé Grégoire s'indignait à la tribune de l'Assemblée : «La liberté du culte existe en Turquie et même pas en France.» Ou que les thermidoriens s'exclamaient devant Robespierre, coupable à leurs yeux de vouloir créer une religion autour de la nation : «Tu ne peux pas être Jésus, car tu es bossu et on devrait te crucifier à l'envers.» Sourires sous cape d'immortels, pourtant pas toujours très éveillés durant cette cérémonie symptomatique du ton donné à ces célébrations du centenaire.

Sous l'égide de l'Académie des sciences morales et politiques, les commémorations se résumeront en quatre colloques internationaux, dont le premier se tiendra du 21 au 23 février et abordera le thème des «sources et origines de la séparation». Pas de grande fête laïque, du type de celles qui furent organisées pour le bicentenaire de la Révolution en 1989. Juste un site Internet (www.1905-2005.fr) certes coloré, mais au contenu plutôt austère. Le gouvernement n'a pas jugé bon d'en faire trop pour célébrer ce «pilier» de la République, selon les termes de Jacques Chirac, alors que Nicolas Sarkozy