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Libération

Nostalgie sans effusion à Château-Chinon

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La ville dont Mitterrand fut maire attire encore les touristes... mais peu les politiques.
publié le 15 février 2005 à 0h35

Le grand homme ronflait-il ? Pour les nostalgiques de François Mitterrand, l'hôtel du Vieux-Morvan est le palais de l'ultime rendez-vous. Dans les années 60 et 70, le maire de Château-Chinon s'y installait chaque week-end, chambre 15. Le 10 mai 1981, apprenant sa victoire, c'est là qu'il s'exclama : «Quelle histoire, hein !», avant de préparer son premier discours de chef d'Etat. Vingt-trois ans plus tard, le voyageur qui a posé son sac chambre 16 ne peut s'empêcher de ressentir une présence invisible. A minuit, un souffle régulier monte de la cloison. Surtout, ne pas paniquer. Se tenir prêt. Attendre de pied ferme les «forces de l'esprit» (1), un carnet à la main... Hélas, ce n'est que le voisin de la 17, en train de ronfler.

«Corps vivants». Château-Chinon, 2 300 âmes sur une colline endormie. Toits gris, pierre grise, ciel humide, paysage ondulé de champs et de haies. Partage de la terre et des eaux. «A l'est, l'eau va vers la Seine, à l'ouest, vers la Loire», précise Henri Signé, le maire (PS), qui a succédé à François Mitterrand en 1981. «J'ai une conscience instinctive de la France, de la France physique, et la passion de sa géographie, de son corps vivant», disait l'ancien président dans une citation que l'on peut lire près du point de vue où il venait méditer. A côté, une hêtraie, qui rappelle son amour des arbres. Plus loin, le musée du Septennat expose les cadeaux reçus durant ses deux mandats. «L'été, il y a beaucoup de clients qui viennent pour lu