Sur l'Europe, Nicolas Sarkozy traîne des pieds. Pas envie, pour l'instant, de devenir le héraut du oui au référendum sur la Constitution européenne. Pas envie, non plus, d'apporter un trop net soutien à Jacques Chirac qui joue la fin de son quinquennat sur cette consultation. Alors, dans ses interventions publiques, le président de l'UMP tergiverse. Il parle à chaque fois de la Turquie, au grand dam du chef de l'Etat qui veut absolument déconnecter la question turque du référendum. N'évoque la Constitution qu'en fin de discours, après avoir rappelé son bilan personnel et son action à la tête du parti. Et, à l'heure où le PS donne le coup d'envoi de sa campagne (Libération d'hier), les «Européens» de l'UMP commencent à s'impatienter. «Il ne peut quand même pas laisser François Hollande porter le oui tout seul durant des semaines, se lamente l'un d'eux. D'autant que nous avons une majorité de oui beaucoup plus claire qu'au PS.»
Sans attendre le réveil du patron, le petit Parti radical, formation associée à l'UMP, a donc décidé de se lancer dans la campagne «avec un temps d'avance», reconnaît son président, André Rossinot, qui présentait hier ses «10 raisons de voter oui à la Constitution». «Je demande à Sarkozy de mettre autant d'énergie dans le référendum qu'il en met dans la réorganisation du parti», poursuit le maire de Nancy, inquiet de voir monter le non dans les sondages. Jacques Chirac lui-même a déjà demandé aux parlementaires de la majorité de se mettre en ordre de bat