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Libération

Raffarin fait le ménage dans les logements de ministres

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publié le 18 février 2005 à 0h37

Cette fois, ce fut une décision claire, nette et sans bavure. Facilement hésitant, souvent critiqué pour son absence d'autorité sur ses ministres, Jean-Pierre Raffarin a géré l'affaire de l'appartement d'Hervé Gaymard avec une célérité et une fermeté inhabituelles. «Pour une fois, un problème a été réglé vite et bien», note le député UMP Denis Jacquat. «Ça a été bien géré par le Premier ministre et la réaction d'Hervé Gaymard a été digne», commente-t-on, magnanime, à l'Elysée. Et pourtant, si le chef du gouvernement a réagi aussi vite, c'est moins pour faire plaisir à ses troupes ou à son mentor élyséen, que pour se protéger lui-même : car si la polémique avait duré, elle l'aurait atteint, via le feu vert donné par son cabinet à la location du duplex de la rue Jean-Goujon malgré les observations plus que réticentes du SGG, le secrétariat général du gouvernement (Libération d'hier).

Dérapage. Hier, le soulagement était perceptible dans la majorité. «Tout le monde a été choqué d'apprendre où Gaymard vivait, raconte un membre du groupe UMP. 600 m2, c'est démesuré, c'est le double de ce qu'il faut.» Les députés savent que les privilèges réels ou supposés des hommes politiques sont un sujet très sensible aux yeux de l'opinion. Ils ne sont pas mécontents de montrer que, désormais, les dérapages sont rapidement sanctionnés.

Car dérapage il y a bien eu, comme l'atteste la circulaire que Raffarin, reprenant une note de Jospin aux membres de son gouvernement, avait envoyée à tous ses mi