Menu
Libération

Gaston Flosse détrôné

Article réservé aux abonnés
publié le 19 février 2005 à 0h39

Papeete correspondance

«La motion de censure est adoptée. Les fonctions du gouvernement Flosse prennent fin officiellement à partir de ce jour, précisément à 11 h 55 (heure locale, 22 h 55 à Paris).» Il aura fallu moins de trois heures vendredi aux représentants de l'UPLD (Union pour la démocratie) et de l'ADN (Alliance pour une démocratie nouvelle) pour mettre fin à vingt ans de règne, celui de Gaston Flosse, l'ami polynésien de Jacques Chirac. Trente voix pour, zéro contre, les flossistes n'ont pas participé au vote. Une voix de plus que la majorité absolue requise.

«On s'est fourvoyés pendant quarante ans. On a confondu croissance économique et développement économique», avait déclaré avant le vote Oscar Temaru, leader de l'UPLD dans une intervention qui n'a duré qu'une vingtaine de minutes au lieu d'une heure comme prévu. A l'inverse, Gaston Flosse a loué le bilan de son action depuis vingt ans en saluant la «modernisation» de ce pays d'outre-mer. «Le gouvernement qu'on veut censurer a servi les Polynésiens efficacement, loyalement, et sans diffuser la haine ni la division.» Au même moment, dans le hall de l'hémicycle, où sont rassemblées environ 300 personnes, les partisans de Temaru chantent Te Ao Maohi, l'hymne indépendantiste. La Polynésie vient de tourner la page Flosse. Définitivement, espèrent ses adversaires. L'élection de son successeur à la présidence de la Polynésie aura lieu le 28 février.

Accroché. Le vieil ami polynésien de Chirac se sera pourtant accroché jus