Bruno Gollnisch a pris le pouvoir. Enfin. Après avoir été opéré d'une cruralgie (inflammation d'un nerf situé dans le dos) le 7 février, Jean-Marie Le Pen est toujours en convalescence, au moins jusqu'à la prochaine réunion du bureau politique, le 28 février. Marine Le Pen poursuit, elle, ses vacances prolongées depuis les déclarations de son père minimisant les méfaits de l'occupation nazie. Résultat, le numéro 2 du parti d'extrême droite et dauphin putatif se retrouve seul à la barre du FN. Et le délégué général est censé diriger une campagne pour le non au référendum sur le traité constitutionnel européen qui ne parvient pas à se faire entendre. Au risque qu'une fois de plus, sur un sujet européen, Philippe de Villiers réussisse à damer le pion au FN.
Les adversaires de Gollnisch se fendent d'une petite pique. «Il est aux commandes. Il a la maîtrise de l'action et c'est lui qui organise la manifestation du 1er mai. A lui de montrer ce qu'il sait faire», prévient un proche de Marine Le Pen. Depuis le début de l'année, comme le secrétaire général Carl Lang, Bruno Gollnisch fait le tour des fédérations du parti. Mais la campagne du triple non frontiste à la Constitution, à la Turquie et à Chirac, ne rencontre qu'un faible écho dans la presse régionale. «Gollnisch a tous les pouvoirs, constate un membre du bureau politique. Il dispose d'un budget de 30 millions d'euros et Marine Le Pen a décidé de prendre de la distance. Il n'y a personne pour lui faire de l'ombre.» «Sauf que