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Libération

La fracture socialiste

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Plongée dans un parti miné par le duel Hollande-Fabius et paralysé par les ambitions pour 2007.
publié le 21 février 2005 à 0h40
(mis à jour le 21 février 2005 à 0h40)

Annus horribilis du Parti socialiste ? Après le bon cru 2004, l'année 2005 a mal démarré. La lutte sans merci que se livrent François Hollande et Laurent Fabius depuis la victoire du oui au référendum interne sur la Constitution européenne, la guerre de positions entre le premier secrétaire et Dominique Strauss-Kahn, Jack Lang et Martine Aubry, chargés d'élaborer le projet du PS pour 2007, le retard pris dans l'élaboration du projet justement, mais aussi l'ombre de Lionel Jospin, ou encore les luttes internes aux courants minoritaires : tout se met en place pour que 2005 pétrifie un PS tétanisé par l'échéance de 2007. Chez Hollande, on minimise le danger : «Je ne suis pas inquiet», explique François Rebsamen, numéro 2 de fait du parti. «Depuis mai 2003, après chacune de nos victoires, on nous rejoue ce film.» Un premier fédéral proche de la direction estime pourtant que «les warnings sont allumés». Il ajoute : «Attention, PS fragile.» Revue de détail des points noirs s'accumulant au tableau socialiste.

Le chant du départ

«Ce n'est plus possible», répète en dodelinant de la tête Claude Bartolone, député de Seine-Saint-Denis, ce mardi après-midi dans les couloirs de l'Assemblée. Toujours secrétaire national, cet ami de Fabius confie qu'il envisage de quitter la direction du PS. Depuis le 1er décembre, il ne vient plus rue de Solferino, le siège du parti. Une seule chose le retient : «C'est Laurent.» «Barto» sait que s'il démissionne de ses fonctions, tout le monde comprendra que c'est sur ordre d