Pourquoi les Noirs ont-ils, parfois, une «peur panique» des chiens ? Comment un coup de pied donné par un professeur de la métropole à un enfant antillais suscite-t-il un tel émoi, une telle «hystérie» et des grèves dans la population ? Comment les «enchères» peuvent-elles être aussi mal vécues par les Noirs ? «Tout cela nous rappelle les pratiques esclavagistes», a expliqué la députée de Guyane (ex-Parti radical de gauche) Christiane Taubira. Plus de 200 personnes étudiants, ingénieurs, militants associatifs, en majorité noirs réunies samedi à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris n'ont pas perdu une miette de ces paroles. «Il faut exorciser les séquelles que nous portons en nous», a martelé Christiane Taubira.
«Les Noirs en France. Anatomie d'un groupe invisible .» C'était le sous-titre clin d'oeil de cette réunion organisée par Cap-Div (Cercle d'action pour la diversité en France), une association qui veut lutter contre «toutes les discriminations» et augmenter le «sentiment d'appartenance à la population nationale». Pourquoi ne voit-on donc pas les Noirs ? Parce qu'une partie de leur histoire celle de l'esclavage est restée enfouie, «occultée», ont répondu universitaires, chercheurs ou hommes (et femmes) politiques invités.
«Fracture coloniale». Ainsi, pendant que Dieudonné (lire page suivante) tente de faire remonter cette préoccupation avec de malsaines arrière-pensées, d'autres débats ont aussi lieu.