Baisser les impôts, certes, mais de combien et pour qui ? Le ballon d'essai lancé par Hervé Gaymard le 11 février fait débat chez les spécialistes du budget de l'UMP. Le ministre des Finances avait avancé l'idée de concentrer en 2006 les réductions de l'impôt sur le revenu (IR) sur les deux tranches les plus basses (celles qui acquittent environ 5 % et 10 % d'impôt sur leur revenu), autrement dit les rémunérations moyennes. En apparence, l'idée fait l'unanimité dans les rangs des membres UMP de la Commission des finances de l'Assemblée nationale.
«Il est judicieux de baisser l'imposition sur les petits revenus du travail, s'exclame Hervé Mariton, porte-parole du groupe UMP. Nous aurions peut-être dû commencer par là en 2002 et 2003, cela nous aurait évité le procès en injustice de la gauche contre les réductions d'impôt pour tous. Quoi qu'on en pense, cela a porté dans l'opinion.» D'autres sont plus circonspects. Comme Pierre Méhaignerie, le président (UMP) de la Commission des finances, qui, s'il acquiesce à l'idée de se concentrer sur les premières tranches du barème, estime que «l'engagement du président de la République de baisser la pression fiscale doit s'évaluer sur l'ensemble des prélèvements, et pas seulement sur l'impôt sur le revenu». Gilles Carrez, rapporteur (UMP) du budget et proche de Raffarin, se met à douter : «Cela ne ressemble-t-il pas à la politique de Fabius ? Ne sommes-nous pas en train de nous éloigner de notre électorat ? Nous lui avions promis des bai