Sur quelle étude s'est fondé Jean-Louis Borloo pour préparer le «plan de développement des emplois de service à la personne» annoncé la semaine dernière (Libération du 17 février)? Réponse : sur un rapport du commissariat général au Plan. Mais impossible de se procurer ce document : le gouvernement s'est bien gardé de le rendre public. Et il pourrait l'enterrer définitivement.
On comprend mieux pourquoi quand on interroge les experts qui ont participé au «groupe de projet» sur le sujet. A les entendre, le ministre de la Cohésion sociale aurait fait de leur étude intitulée «Professionnaliser l'offre de service en France» une lecture pour le moins sélective.
Sur un point au moins ils retrouvent leurs conclusions : quand le ministre de la Cohésion sociale explique qu'il faut mieux organiser l'offre de services, car cela ne sert à rien de subventionner les emplois familiaux si on ne trouve pas de personnel qualifié. C'est pourquoi le «plan pour le développement des services à la personne» de Jean-Louis Borloo insiste sur la nécessité de mobiliser les grands réseaux (la Poste, les assureurs, les associations...) afin qu'ils participent à la professionnalisation du secteur.
Pour le reste, les experts du Plan ne reconnaissent pas vraiment leur travail. «Le secteur des services à la personne n'a jamais fait l'objet d'une véritable reconnaissance de la part de l'Etat», affirme ainsi le ministre de la Cohésion sociale, oubliant que depuis vingt ans les rapports se sont succédé et ont sou