Une nouvelle fois, les élections européennes font sortir de son bocage le président du conseil général de la Vendée. Philippe de Villiers, champion du non, est sur tous les fronts. Et s’arrange toujours pour être le premier à se faire entendre. Quand l’Espagne dit oui, il s’empresse d’ironiser sur ce «oui optique» plombé par 60 % d’abstention. Cette «petite victoire» ne pourra, assure-t-il, «effacer d’un coup les véritables inquiétudes des Français». Le président du Mouvement pour la France (MPF) envisage même sérieusement de gager une partie du financement de sa campagne sur ses biens personnels. Il parle d’hypothéquer sa maison. Le reste devrait faire l’objet d’une souscription nationale afin de réunir 600 000 euros.
Car, cette fois, l’eurodéputé vendéen croit à la victoire. A la tête d’un cartel hétéroclite où se retrouvent pêle-mêle des élus UMP en rupture de parti, des chevènementistes en déshérence, des souverainistes esseulés et des dinosaures du gaullisme, il apparaît, à droite, comme le porte-drapeau du non.
En effet, Charles Pasqua est hors-jeu ; le FN et son leader, Jean-Marie Le Pen, brillent par leur absence. «Par élimination, il se retrouve comme le personnage central de la campagne du non. Il n’y a pas de figure émergente à gauche depuis que Fabius a loupé son coup», juge Paul-Marie Coûteaux qui siège aux côtés de Philippe de Villiers au Parlement européen. Même si, selon un récent sondage CSA publié pour Profession politique, c’est Jean-Marie Le Pen qui incarne