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Libération

Au Salon, Chirac dénonce la «connerie» du non.

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Porte de Versailles à Paris, samedi, le Président prêchait l'Europe auprès d'agriculteurs hostiles.
publié le 28 février 2005 à 0h45

Face à l'urgence, Jacques Chirac a sorti le grand jeu, samedi matin, au Salon de l'agriculture. Arrivé à 8 h 30 pétantes Porte de Versailles, plus souriant que jamais, le président de la République n'a ménagé ni son estomac ni le crédit personnel dont il jouit au sein du monde agricole pour inciter des paysans hostiles ou sceptiques à voter oui au prochain référendum sur la Constitution européenne. Après avoir écouté gravement une énième récrimination sur le thème d'une Europe agricole communautaire jugée peu soucieuse des intérêts tricolores, le visiteur présidentiel s'est décidé à secouer son monde. A un manifestant qui l'interpellait en brandissant un tract pour le non à «l'Europe libérale», il a répliqué : «Si vous voulez vous tirer une balle dans le pied, faites-le, mais après ne protestez pas, c'est une connerie, je vous le dis.» Une petite phrase balancée en plein sous les caméras de télévision selon une dramaturgie parfaitement au point et qui témoigne de l'inquiétude du locataire de l'Elysée.

«L'Europe est une chance pour l'agriculture française», a martelé Jacques Chirac devant le stand la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA, majoritaire chez les paysans), dont les adhérents seraient plutôt favorables au non. Jusqu'à présent bénéficiaires de subventions communautaires, les producteurs de lait ou de céréales redoutent une baisse des financements dans une Europe élargie à vingt-cinq. Sans parler de l'entrée éventuelle de la Turquie, qui i