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Libération

Les partis dopés au militant «light»

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L'UMP et PS tentent de gonfler le nombre d'encartés en attirant des adhérents moins engagés.
publié le 28 février 2005 à 0h45

Pour adhérer au PS, tapez 1... à l'UMP, tapez 2... Les grands partis sont eux aussi à la recherche de nouvelles têtes. Depuis le début de l'année, on peut s'engager par téléphone, obtenir des tarifs préférentiels pour un statut taillé sur mesure et même acheter sa carte de militant sur l'Internet. A la base de cette minirévolution, un constat simple, résumé par la sociologue Anne Muxel : «Les organisations politiques ont pris acte de la fin du militantisme traditionnel.»

Les deux principaux partis n'en font d'ailleurs pas mystère. Michel Morin, responsable national du PS aux fédérations, reconnaît ainsi que «les militants ne sont plus les mêmes qu'il y a cinquante ans. Avec les 35 heures et l'avènement de la société de loisirs, on ne peut plus demander une mobilisation de tous les instants, en dehors des périodes électorales». En face, Yves Jégo, secrétaire national aux nouveaux adhérents de l'UMP, résume la stratégie en une formule : «Le jour où je veux adhérer, je dois pouvoir le faire tout de suite.» Plus question de magnifier le militantisme «à l'ancienne» et son processus de cooptation, de formation politique et d'actions sur le terrain (diffusion de tracts sur les marchés, porte à porte, affichages nocturnes).

Serait-ce l'entrée dans un nouvel âge du recrutement politique ? Pour Anne Muxel, «il s'agit de permettre l'adhésion au parti sans que cela implique une adhésion à l'ensemble de la ligne politique, un investissement personnel trop lourd ou un respect de la hiérarch