On en voit de drôles dans la galerie des Bustes du château de Versailles. Des étranges. Il est un peu moins de 18 heures, hier, dans l'aile du Midi du château. Juste au sortir de l'hémicycle où les 901 députés et sénateurs, réunis en Congrès, viennent d'adopter la charte de l'environnement par 531 voix contre 23. Par une non-participation massive au vote, la gauche n'a pas empêché son adoption. Soudain, Serge Lepeltier apparaît. Le ministre UMP de l'Environnement pérore un peu, fait son crâneur. Après tout, c'est son texte en fait, surtout celui par lequel Jacques Chirac inscrit son nom dans la Constitution qui vient d'être voté. Et il fait la leçon aux parlementaires socialistes et communistes qui, très majoritairement, n'ont pas pris part au vote. «Le choix du PS et du PCF, c'est le choix du mépris de l'écologie», dit-il. A ses côtés, une voix un peu timide : «Moi, j'ai voté pour. Et j'assume.» Lepeltier se tourne vers Philippe Martin, député socialiste du Gers : «Je vous félicite.» Le ministre ne sait certainement pas que le président du conseil général du Gers soutient l'arrachage des plantes OGM, que lui condamne.
Etrange attitude. A l'instar de cet instantané de la vie du Congrès, le débat sur la charte de l'environnement a été étonnant. Non pas tant par l'assiduité très relative des parlementaires : une journée à Versailles, c'est un peu des vacances. Ni par la présence, dans la loge réservée aux invités du président du Congrès, Jean-Louis Debré, de l'éminence élys