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Libération

Le Pen «déshérite» sa fille et adoube Gollnisch

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Le vieux leader, fatigué après une opération, a levé le tabou de sa succession à la tête du FN.
publié le 1er mars 2005 à 0h46

Ambiance fin de règne au Paquebot. Au siège du FN à Saint-Cloud, Le Pen lançait hier sa campagne pour le non à la Constitution européenne. Et parlait de sa succession. «Vous n'êtes pas les seuls à vous y intéresser», a lâché le leader frontiste, qui, signe du temps qui passe, ne refuse plus, à 76 ans, d'évoquer le moment où il aura «la sagesse de transmettre le flambeau». Et, pour lui, les choses sont claires : «Si, inopinément, je devais disparaître, Bruno Gollnisch sera celui que je conseillerai pour ma succession.» Exit donc Marine. L'ex-fille préférée est en vacances prolongées et a «séché» tant la réunion du bureau exécutif, vendredi, que celle du bureau politique, convoquée hier. Elle s'en est tenue à l'attitude de mise en retrait du parti qu'elle avait annoncée après les déclarations de son père qui, début janvier, dans l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol, jugeait que «l'occupation allemande» n'avait pas été «particulièrement inhumaine». «On ne la voit plus ? Ce n'est pas un problème, a feint hier de se désintéresser le père. Il y a plein de personnes que je ne vois plus.» Avant d'embrayer : «Il n'a jamais été question qu'elle me succède, c'est une idée de journalistes.»

Gollnisch, lui, était bien présent au bureau exécutif. Mais pas à côté de Le Pen pour la conférence de presse. Le délégué général du FN préparait sa défense devant le conseil de discipline de l'université Lyon-III, où il comparaît aujourd'hui après avoir tenu, en octobre, des propos négationnistes