Les ministres se succèdent, mais le déficit public perdure. Thierry Breton, quatrième ministre de l'Economie et des Finances en moins d'un an, a trouvé hier sur son bureau le mauvais bilan de l'année 2004. Le déficit public (Etat, collectivités locales, assurances sociales) atteint 3,7 % du produit intérieur brut (PIB) en 2004, après 4,2 % en 2003, selon l'Insee. Un résultat paradoxal : il est presque conforme à la prévision du gouvernement qui, fin 2003, envisageait un déficit public de 3,6 % du PIB pour 2004.
Entre-temps la croissance s'est accélérée. Au lieu de 1,7 % attendu, elle s'affiche à 2,3 % ou 2,5 % selon le mode de calcul. L'effet sur le budget de l'Etat a été sensible, puisque les rentrées fiscales ont augmenté de près de 11 milliards d'euros. De quoi, normalement, réduire les pertes de l'année. Mais c'est le contraire qui s'est produit car, de leur côté, les dépenses sociales ont réellement dérivé. Le déficit des ASSO (administrations de sécurité sociales, Sécu et Unedic) se monte à 13,8 milliards d'euros. L'assurance maladie n'a quasiment pas ressenti l'effet de la réforme Douste-Blazy votée à l'été. Les dépenses ont, elles, augmenté de plus de 5 %.
Chômage persistant. Du côté de l'assurance chômage, la faible reprise de l'emploi (seulement 40 000 postes créés) a limité les rentrées de cotisations. La persistance d'un fort chômage, à 9,8 % de la population active encore en décembre 2004, a limité la hausse des salaires sur lesquels sont prélevées les cotisations