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Libération

Devant les députés, Zapatero prône le oui sans parti pris.

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publié le 2 mars 2005 à 0h47

En langage tauromachique, on appelle cela une véronique. Ou l'art de l'esquive. Plus d'une heure durant, hier, depuis la tribune de l'Assemblée nationale, le président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero a enchaîné passe sur passe. Renvoyant alternativement droite et gauche dos à dos, cherchant à ne pas apparaître comme l'homme qui s'ingère dans la campagne référendaire française... tout en la lançant. Du grand art.

Ils sont quelques-uns à ne pas avoir apprécié le spectacle depuis les bancs des députés. Laurent Fabius n'a pas prêté une oreille pendant tout le discours de l'invité espagnol. Idem lors du jeu de questions-réponses auquel s'est plié le jeune Zapatero. Alors que ses collègues ­ François Hollande le premier ­ saluaient debout la prestation de l'Ibère, le député de Seine-Maritime a quitté ostensiblement l'hémicycle. Comme pour dire : ce socialisme-là n'est pas le mien, cette Europe-là non plus. En 1997, les socialistes, Jospin en tête, avaient déjà moyennement apprécié la sortie de Tony Blair invité du Palais-Bourbon. Le Premier ministre britannique leur avait infligé une leçon de réalisme : «L'économie n'est ni de droite ni de gauche. Il y a ce qui marche et ce qui ne marche pas.»

Agent de Chirac. Sans transposer explicitement la formule à l'Europe, José Luis Zapatero l'a fait comprendre aux députés, qu'ils soient pro ou antitraité. Comme à la presse qui l'interrogeait après sa prestation. Selon lui, le «oui est sans nom». Ni de droite, ni de gauche. Evitan