Henri Emmanuelli fait, comme il dit, son coming-out. Le député des Landes doit annoncer aujourd'hui son entrée officielle en campagne contre le traité constitutionnel européen. Il brave ainsi la consigne réitérée, hier encore, par François Hollande : «Il n'y a qu'une campagne du PS, c'est la campagne du oui.»
Le leader de Nouveau Monde est le troisième responsable socialiste, après le sénateur Jean-Luc Mélenchon et l'animateur de Forces militantes, Marc Dolez, à braver la direction du parti. Mais c'est sans doute, du fait de son passé de premier secrétaire du PS et de président de l'Assemblée nationale, le plus important. «Il nous manquait un leader, un Séguin du non. Nous l'avons trouvé, j'en suis ravi», confiait hier Arnaud Montebourg, informé la semaine dernière par Emmanuelli de sa volonté de «sortir du bois». «Il y a de fortes chances qu'Henri s'arrête dans mon département», assure le député de Saône-et-Loire qui, lui, bien évidemment, «ne fait pas campagne». Avant de se rendre en Bourgogne, le député des Landes débutera, samedi en Champagne, un «tour de France des délocalisations», une croisade contre «le libéralisme européen inscrit dans les articles du traité européen».
Depuis la large victoire du oui le 1er décembre au sein du PS, Emmanuelli piaffait d'impatience. Dans un premier temps, le bouillant et bougon Landais a assuré vouloir respecter le vote militant. Puis, il a tenté de pourrir la situation en dénonçant urbi et orbi la directive Bolkestein (sur la libéralis