Lyon, correspondance.
Bruno Gollnisch parade sur les marches de Lyon III. Il a revêtu pour l'occasion la toge des professeurs et la coiffe désuète qui va avec. Quelques minutes avant de passer devant la section disciplinaire de l'université, le prof de droit et de japonais ne semble plus avoir d'universitaire que le costume. Devant lui, des centaines de personnes scandent : «Libérez Gollnisch.» Sur une fourgonnette d'où s'échappe une ritournelle de musette, un panneau affiche : «Touche pas à mon prof.»
Les 400 manifestants ont pourtant quasiment tous dépassé l'âge d'être étudiants. Il y a la vieille garde extrémiste de Lyon III, dont Jean Haudry et Pierre Vial, eux aussi en toge. Mais la plupart sont des militants du Front national.
Dauphin. Ils sont venus à l'appel de leurs fédérations. Certains ont traversé la France, comme ces Strasbourgeois qui ont pris le train de nuit pour défendre «leur» député européen. «Quand on a eu le message de Saint-Cloud (siège du FN, ndlr), on n'a même pas discuté», explique l'un d'eux. Il ne sait pas exactement pourquoi Gollnisch est convoqué. Comme beaucoup, il est surtout présent pour défendre le dauphin de Le Pen.
Sur les marches, Gollnisch s'efforce de tenir ce rôle. Depuis la conférence de presse d'octobre où il voulait «laisser aux historiens» le choix de «se déterminer» sur «l'existence des chambres à gaz», déclarations négationnistes qui lui valent aujourd'hui de passer en conseil disciplinaire, le numéro deux du FN n'a eu de cesse de min