Un indicateur de performance pour l'Etat, ce ne peut pas être n'importe quoi. Surtout lorsqu'il s'agit de mesurer l'efficacité de la dépense publique, le coeur de la réforme de la procédure budgétaire qui sera effective au 1er janvier 2006 (Libération du 6 janvier). Et pourtant, la culture du résultat a bien du mal à entrer dans les têtes des responsables des administrations centrales et des ministres. Hier, le président (UDF) de la commission des finances du Sénat, Jean Arthuis, s'est livré à un exercice critique des 1 347 «indicateurs de performance» des 121 programmes composant la future loi de finances proposés par les ministères. L'enjeu est important : c'est en se basant sur eux que le Parlement pourra contrôler enfin le bon usage de l'argent public. «Dans de nombreux ministères, on ne voit pas venir les changements structurels qu'impose la réforme budgétaire», se lamente-t-il.
De fait, certaines des administrations ont livré des indicateurs faibles, qui ne font que mesurer l'activité de l'administration : le Quai d'Orsay propose d'évaluer l'efficacité de son action en matière d'aide au développement par le «nombre de contributions françaises aux organisations internationales». Celui de l'Agriculture (dont le ministre est Dominique Bussereau, ex-ministre de la Réforme budgétaire...) va comptabiliser la «part des actifs ayant un emploi en zone rurale» pour illustrer l'attractivité des territoires ruraux, alors que les sénateurs jugent plus utile de connaître la dépen