Quand un «viré» rencontre un «remercié», ils se racontent des histoires d'ex. Des récits d'aigris de la politique au fil desquels il est question de «mammouth» immobile, de syndicats obtus et autres «blocages» en tout genre. Mercredi soir, à l'invitation de l'institut Montaigne, le think-tank fondé par le PDG d'AXA, Claude Bébéar, deux anciens ministres, Claude Allègre et Francis Mer, se sont retrouvés dans les locaux parisiens de l'assureur pour déplorer l'impossibilité de «réformer» l'administration.
Ironie. A l'approche des nouvelles manifestations lycéennes contre la réforme Fillon, mardi, le témoignage de Claude Allègre, passé à l'Education nationale de 1997 à 2000, était censé avoir valeur d'avertissement pour son successeur UMP. Détenteur du bail le plus long à Bercy depuis mai 2002, celui de Francis Mer a pris du poids au vu de la valse de ses successeurs : «Quatre ministres en un an, voilà au moins un record pour la France...», a ironisé l'ancien patron d'Arcelor.
Deux heures durant, devant un parterre BCBG à forte dominante d'entrepreneurs, les deux retraités de la politique ont déversé leur rancoeur sur l'administration. Claude Allègre l'a emporté haut la main. L'ancien ministre socialiste a d'abord longuement fustigé le Snes (Syndicat national des enseignements de second degré) «un syndicat surpuissant», qui dispose de «2 000 fonctionnaires mis à disposition par l'administration» et qui «distribue des brochures en trichromie dans tous les lycées. En trichromie, vou