On parle souvent de «ville vingt-quatre heures sur vingt-quatre».De quoi s'agit-il ? Préfigure-t-elle la ville de demain ? La ville vingt-quatre heures sur vingt-quatre est une des figures émergentes de la ville contemporaine. Elle interroge nos modes de vie et nous oblige à changer de regard pour aborder nos agglomérations en termes de rythmes et d'horaires. A New York, «la ville qui ne dort jamais», métro, drugstores, librairies, salles de sport, bibliothèques, crèches et même cour de justice sont ouverts jour et nuit ! La question de la ville vingt-quatre heures sur vingt-quatre ne s'y pose déjà plus. Comme dans certaines métropoles d'Asie. Au Canada, en revanche, les tensions se cristallisent sur l'allongement des horaires d'ouverture des magasins des centres-ville face à la concurrence des pôles commerciaux périphériques. En Grande-Bretagne, l'entrée en vigueur de la loi de 2003 sur l'alcool (Licensing Act 2003) a permis d'ouvrir un vrai débat sur la ville la nuit et poussé le gouvernement à engager un vaste programme de recherche.
Et en France ?
Chez nous, les transformations des rythmes de nos vies et de nos villes et la prise de conscience sont plus récentes. La nuit de nos métropoles est peu à peu colonisée par les activités du jour. L'économie grignote la nuit comme les autres temps de pause : sieste, repas, vacances... Résultat : près de 20 % des actifs travaillent parfois en nocturne. 80 % des Français sortent la nuit contre moins de 60 % il y a trente ans. Cette proportion augm