Papeete, correspondance.

«Nous nous sommes battus, et maintenant, nous sommes libres.» Vétéa, la trentaine musclée, trépigne de joie. Lui et sa femme enceinte sont venus assister au couronnement d'Oscar Temaru, jeudi, à l'Assemblée locale. «Maintenant, il faut aller de l'avant. Pour nous deux, mais surtout pour lui», sourit-il en tapotant le ventre de sa «vahiné» (femme). Avec eux, environ 1 500 personnes, indépendantistes pour la plupart, agglutinées dans le hall de l'Assemblée devant un écran géant pour suivre les débats. A chaque apparition de Temaru, cris de joie et slogan taui («changement») explosent. A l'inverse, sifflets et bras d'honneur pour son adversaire UMP, Gaston Flosse. La routine dans un pays divisé par vingt ans d'opposition entre les deux camps avec, en prime, deux mois d'une campagne très dure.

C'est donc sans surprise que le leader de l'Union pour la démocratie (UPLD) s'est fait élire président de la Polynésie, face au candidat du Tahoeraa Huiraatira, le parti de Gaston Flosse, Gaston Tong Sang. Cette élection vient couronner le succès de l'UPLD au scrutin partiel du 13 février, et clore près de dix mois de crise politique. C'est aussi une revanche personnelle pour Oscar Temaru, élu à ce même poste en juin, avant de se faire renverser par une manoeuvre de son vieil ennemi, en octobre.

Avant son élection, le candidat indépendantiste, chemise blanche et collier de graines, a tracé pendant trois quarts d'heure les grandes lignes de son programme qui repose sur