Trois hommes pour tenir le rôle du chef. A l'orée de la bataille de la Constitution européenne, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et Jean-Pierre Raffarin se voient chacun en haut de l'affiche. Lors du conseil national de l'UMP, hier, Sarkozy a mis en avant sa popularité et la mobilisation de son parti. Mais, requinqué par l'arrêt de sa chute dans les sondages, Raffarin n'entend pas jouer les seconds rôles. Quant à Chirac, il estime qu'une victoire ne saurait être que la sienne. Passage en revue d'un casting d'enfer.
Sarkozy : razzia sur le référendum
Sarkozy veut profiter du scrutin pour démontrer que son parti est une machine à gagner. A travers l'organisation de 577 réunions de circonscription et plusieurs grands meetings, il va tester sa capacité à imposer ses mots d'ordre à l'ensemble de la majorité, Matignon compris. Dès hier, face aux cadres du parti, il a profité de la question européenne pour faire la leçon au Premier ministre. Devant un Raffarin agacé, il a énuméré ce qui ressemble fort à une feuille de route, par exemple sur le service minimum dans les transports ou les délocalisations. «Cher Jean-Pierre, c'est simple, c'est clair», a-t-il conclu... Mais à travers le chef du gouvernement, c'est le chef de l'Etat qui est visé. Nicolas Sarkozy n'a cité qu'une fois son nom hier ; en revanche, il a longuement parlé de la Turquie, faisant au passage la leçon au Président : «Ce n'est pas en ne parlant pas d'un problème qu'on le résout.»
Raffarin : le cave de Matignon se rebif