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Libération

L'UMP lance son oui protectionniste

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Coup d'envoi de la campagne par Sarkozy, accroché à la défense des intérêts nationaux.
publié le 7 mars 2005 à 0h51

Dire oui à la Constitution pour mieux dire non au reste : à la Turquie, aux délocalisations, à la réforme de la politique agricole commune. Nicolas Sarkozy a beau se déclarer favorable au projet constitutionnel, il a une vision de l'Europe essentiellement basée sur la défense des intérêts nationaux. Hier, au conseil national de l'UMP, lançant la campagne de son parti pour le référendum, il a, dans un long discours, exhorté ses troupes à s'engager sur une voie résolument proeuropéenne qui ne leur est pas toujours familière. Mais il n'a pas moins profité de l'occasion pour répéter avec force son opposition à l'entrée de la Turquie. Et exiger du gouvernement qu'il fasse sanctionner les nouveaux entrants de l'Union européenne coupables de dumping fiscal.

L'UMP avait bien calé sa date. Deux jours après l'annonce de la date du scrutin par le chef de l'Etat ­ après bien des hésitations, ce sera le 29 mai ­, son conseil national pouvait apparaître comme le début officiel de la campagne. Sarkozy ne s'est pas privé de jouer de cette aubaine et, comme d'habitude, il n'a pas lésiné sur la forme. Essayant de s'inscrire dans la tradition des grands orateurs européens, de Jean Monnet à François Mitterrand, il a évoqué les heures tragiques du Vieux Continent : «La Seconde Guerre a coûté 38 millions de morts pour les seuls pays européens. C'était il y a soixante ans, c'était notre continent.» Et la paix qui dure depuis «est le résultat d'une volonté historique, celle de l'Union européenne, po