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Interview

«Instiller une dose de proportionnelle»

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publié le 9 mars 2005 à 0h53

Jacques Chirac a demandé lundi au gouvernement d'entreprendre une réflexion afin de rendre «réellement effective» la parité politique à l'occasion des scrutins uninominaux. Cinq ans après le vote de la loi sur la parité, seulement 12 % des députés et 10 % des conseillers généraux sont des femmes. Mariette Sineau, directrice de recherche au Centre d'étude de la vie politique française (Cevipof), auteur de Profession : femme politique, commente les bonnes intentions du chef de l'Etat.

Jacques Chirac prône une parité «effective» pour les scrutins uninominaux. La loi de juin 2000 n'a donc servi à rien ?

Le Président prend acte des carences de cette loi. La parité est obligatoire pour les scrutins de listes mais elle n'est qu'incitative pour les législatives. Cela veut dire qu'on peut passer outre, et c'est le calcul cynique qu'ont fait les partis : en renonçant à investir des sortants pour faire place aux femmes, ils risquent de perdre des voix et donc une partie du financement public. Les partis préfèrent payer des pénalités pour non-respect de la parité. Ça leur coûte moins cher.

Que faudrait-il faire ?

Pour féminiser la représentation nationale, on pourrait commencer par supprimer le scrutin uninominal. C'est un système assez nocif qui favorise le cumul des mandats et le localisme. Une solution serait d'instiller une dose de proportionnelle et interdire le cumul des mandats. Sur ces deux points, la France se distingue de la plupart des démocraties.

Mais l'Elysée n'entend pas insta