Papeete, correspondance.
Oscar Temaru, le nouveau président de la Polynésie-Française, devait présider hier à Papeete (dans la nuit d'hier à aujourd'hui, à Paris) son premier Conseil des ministres. Cette prise de fonction du leader de l'Union pour la démocratie (UPLD) indépendantiste a mis fin à près de cinq mois d'occupation du palais présidentiel par une centaine de militants et sympathisants indépendantistes.
Ils s'y étaient installés mi-octobre pour protester contre ce qu'ils avaient baptisé le «coup d'Etat chiraquien» : six mois après sa constitution, le premier gouvernement d'Oscar Temaru avait été renversé après le vote d'une motion de censure déposée par Gaston Flosse. Le leader indépendantiste avait alors lancé dans l'enceinte du palais un «jeûne spirituel» et pacifique.
«Ma'a Tahiti». Dimanche, après avoir participé à un culte oecuménique de plus de deux heures, Temaru a symboliquement rompu ce jeûne en partageant un ma'a Tahiti (repas traditionnel) avec ceux qui ont occupé nuit et jour le palais où Gaston Flosse, président depuis plus de vingt ans, avait fini par se sentir chez lui. Avant de quitter les lieux, ces squatteurs de l'indépendance ont exprimé leur fierté : «J'ai l'impression d'avoir contribué à cette victoire», témoigne ainsi «Fifille», 46 ans, casquette estampillée «taui roa» (le vrai changement) sur la tête, une petite étoile dorée scotchée sur une canine. «Flosse est complètement coupé du nunaa (le peuple). Il n'a jamais tenu ses promesses. J'ai déposé